Pictogrammes en milieu industriel : comprendre, appliquer et éviter les erreurs
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Dans les environnements industriels, où cohabitent produits chimiques, fluides sous pression et équipements à haute température, la signalétique n’est jamais décorative. Un simple pictogramme, bien placé et conforme aux normes, peut éviter un accident, un arrêt de production, voire une catastrophe.
Comprendre les pictogrammes industriels et leur cadre normatif (ISO 7010, ISO 20560, NF X 08-100 et CLP/GHS) est indispensable pour garantir une signalétique lisible, durable et parfaitement conforme aux exigences des sites industriels et ERP.
Pour être clair, un pictogramme industriel n’est pas un simple dessin, mais un symbole normalisé conçu pour transmettre une information de sécurité immédiatement compréhensible. Dans la signalisation industrielle, ces pictogrammes peuvent représenter un danger, une obligation, une interdiction ou un équipement de secours. Ils se déclinent en plusieurs familles visuelles selon les normes ISO 7010, CLP GHS et ISO 20560. Ce vocabulaire commun permet d’unifier la lecture de la signalétique, quel que soit le site ou le secteur d’activité.
1. Pourquoi les pictogrammes industriels sont indispensables : sécurité, normes et compréhension
Un pictogramme industriel est une langue universelle de la sécurité. Il remplace des consignes écrites parfois longues et multilingues par un visuel clair : une flamme pour l’inflammabilité, une tête de mort pour la toxicité, un triangle jaune pour le danger général.
- une lecture immédiate du risque, même dans le bruit ou la panique
- une réduction des erreurs humaines
- une harmonisation internationale entre opérateurs, prestataires et sites
Cette compréhension rapide repose sur la normalisation. Chaque forme, couleur et symbole répond à une logique précise.
Ces symboles de prévention, également utilisés comme repères visuels dans la signalétique technique, assurent une compréhension rapide et homogène des situations à risque.
2. Normes ISO 7010, CLP GHS, NF X 08-100 et ISO 20560 : comprendre les différents pictogrammes industriels
Les pictogrammes industriels constituent l’ossature de la signalisation de sécurité. Ce sont eux qui assurent la compréhension immédiate d’un danger, d’une obligation ou d’un équipement de secours. Sans pictogrammes normalisés, il serait impossible d’unifier la lecture de la signalétique entre plusieurs ateliers ou sites industriels. C’est pour cette raison que les normes ont structuré un langage visuel commun.
| Norme | Champ d’application | Forme et couleur | Usages recommandés | Supports compatibles | Non-conformités fréquentes | Référence |
|---|---|---|---|---|---|---|
| ISO 7010 | Sécurité des lieux de travail et ERP | Triangle jaune, cercle rouge, cercle bleu, carré vert | Zones de sécurité, accès machines, ateliers | PVC rigide, Dibond, aluminium anodisé, adhésif polymère | Format trop petit, couleurs non respectées, symboles modifiés | ISO 7010:2019 + A8:2024 |
| CLP GHS | Étiquetage des substances chimiques | Losange rouge sur fond blanc | Bidons, cuves, zones de stockage chimiques | Vinyle, étiquettes résistantes solvants, plaques gravées | Utilisation comme panneau de zone au lieu d’un ISO 7010 | Règlement CE 1272/2008 Annexe V |
| NF X 08-100 | Repérage des fluides dans les tuyauteries | Bandes de couleur + texte | Réseaux de fluides industriels France | Adhésif polymère, plaques aluminium | Mauvaise couleur, texte absent ou incomplet | NF X 08-100:2019 §4.2 |
| ISO 20560 | Identification complète des tuyauteries | Couleur + texte + flèche + pictogrammes | Industrie multi-langues, SEVESO, intervention prestataires | Vinyle haute performance, aluminium anodisé, inox | Absence de flèche, pictogrammes oubliés, texte trop petit | ISO 20560-1:2020 §5.2.2 et §7.3 |
a) ISO 7010

La norme ISO 7010 encadre la forme, la couleur et la signification des panneaux de sécurité. Elle normalise les avertissements, obligations, interdictions et issues de secours. Les pictogrammes doivent être strictement conformes à la référence ISO 7010:2019.
La norme ISO 7010 définit ainsi un ensemble de panneaux de sécurité et de pictogrammes normalisés conçus pour être compris instantanément, quelle que soit la langue ou l’expérience de l’utilisateur. Ce langage visuel, fondé sur des symboles simples et des formes codifiées, constitue la base de la signalisation de prévention moderne.
La force de l’ISO 7010 est d’offrir des pictogrammes de sécurité identiques dans tous les pays, ce qui permet à un technicien d’identifier un risque même en changeant de site ou de langue. Ces pictogrammes normalisés restent aujourd’hui la référence incontournable pour tout projet de signalisation.
b) CLP GHS

Les pictogrammes chimiques en losange rouge proviennent du règlement CLP. Ils informent sur les dangers liés aux substances : inflammabilité, toxicité, corrosivité, risques chroniques.
Dans l’industrie, ces symboles apparaissent autant sur les récipients et emballages que sur la signalétique fixe des zones de stockage. Leur présence cohérente sur les bidons, cuves, flexibles d’alimentation et tuyauteries limite les erreurs lors des opérations de manutention ou de transfert de liquides dangereux.
| Code | Signification | Risques | Usage | Support adapté | Erreurs fréquentes |
|---|---|---|---|---|---|
| GHS02 | Flamme | Inflammabilité | Bidons, réservoirs, tuyauterie ISO 20560 | Adhésif résistant solvants | Mis en panneau de zone |
| GHS05 | Corrosion | Acides et bases | Cuves, réseaux chimiques | Alu anodisé gravé | Bords rouges altérés |
| GHS06 | Tête de mort | Toxicité aiguë | Laboratoires, solvants haut risque | PVC + film anti UV | Utilisé comme panneau d’interdiction |
c) NF X 08-100

| Couleur | Fluide | Exemples industriels | Risques associés | Pictogrammes complémentaires |
|---|---|---|---|---|
| Vert | Eau | Eau glacée, eau filtrée | Condensation | W012 glissade possible |
| Jaune | Gaz inflammable | Méthane, hydrogène | Explosion | GHS02 + W021 |
| Violet | Acides et bases | NaOH, H2SO4 | Corrosion | GHS05 |
d) ISO 20560

La norme ISO 20560-1 définit un marquage complet et universel des tuyauteries avec couleur, texte descriptif, pictogrammes ISO 7010 ou GHS et flèche directionnelle. Exemple : une conduite vapeur à 180°C doit présenter une bande jaune, le texte Vapeur process, une flèche et le pictogramme W017.
3. Cadre réglementaire européen et français
La signalétique industrielle doit respecter les obligations de la Directive Machines 2006 42 CE, le règlement CLP, et les articles R4227-34 à R4227-39 du Code du travail concernant l’affichage des consignes et dangers.
4. Contraintes terrain : températures, humidité, UV et choix des matériaux pour la signalétique
Les milieux industriels exposent les supports à des contraintes sévères : chaleur, vapeur, produits chimiques, UV, lavages haute pression.
Les matériaux doivent être choisis en conséquence : aluminium anodisé pour la haute température, inox en milieu corrosif, vinyle polymère pelliculé en extérieur.
Les résidus de produits, les vapeurs et les projections peuvent dégrader les supports classiques. C’est pour cela que les adhésifs polymères et les matières à haute résistance mécanique sont privilégiés. Selon les sites, la résistance aux abrasions ou aux solvants est un critère aussi important que la lisibilité.
Ergonomie visuelle : rendre un pictogramme immédiatement compréhensible
Au-delà des contraintes liées aux supports, un autre point clé influence l’efficacité d’un pictogramme : la manière dont il est réellement perçu sur le terrain. Un pictogramme normé mais mal positionné perd sa fonction. Pour optimiser la lisibilité, privilégiez un contraste fort conformément à l’ISO 3864-1, placez les symboles dans l’axe d’approche et évitez les zones de reflets. Dans les ateliers poussiéreux, vérifiez la visibilité en condition réelle. Une installation à 30° de l’axe de déplacement améliore nettement la lecture.
5. Comment appliquer l’ISO 20560 : intégrer les pictogrammes sur les tuyauteries industrielles
Pour respecter l’ISO 20560, chaque tuyauterie doit inclure une couleur NF X 08-100, un texte explicite, une flèche de sens et les pictogrammes ISO ou GHS adaptés aux dangers.
- Gaz naturel : fond jaune + flèche + GHS02 + W021
- Acide sulfurique : fond violet + GHS05 + W009
6. Erreurs courantes en signalétique industrielle : non conformités et risques associés
- Mélanger ISO et GHS sur des supports inappropriés
- Oublier la flèche de sens obligatoire en ISO 20560
- Utiliser des pictogrammes modifiés
- Formats trop petits
- Une autre erreur courante consiste à utiliser des supports trop fins ou non adaptés, notamment des rubans adhésifs légers destinés initialement au packaging. En milieu industriel, l’épaisseur et la qualité du support influencent directement la tenue dans le temps.

7. Comment mettre en place une signalétique durable, normée et résistante en environnement industriel
Une fois ces erreurs identifiées, il reste à structurer une démarche durable et pérenne. Un marquage efficace repose sur un audit rigoureux, des supports adaptés et une formation minimale du personnel.
a) Assurer la traçabilité et le suivi dans le temps
Chaque révision de tuyauterie ou changement de process doit déclencher une mise à jour. Le suivi peut se faire via un registre interne ou une GMAO.
b) Lien avec les FDS et les changements de process
Les Fiches de Données de Sécurité (section 2.2) imposent une mise à jour des pictogrammes GHS si la classification du produit change. Un changement de fluide, de pression ou de nature chimique doit entraîner une révision du marquage ISO 20560.
8. Le rôle d’Aluplex Signalétique
Chez Aluplex Signalétique, la fabrication de marqueurs industriels ne se limite pas à imprimer un visuel normé. Chaque support est pensé pour résister aux contraintes réelles des sites de production : chaleur continue, variations thermiques, projections chimiques, UV, vibrations, humidité ou encore détergents utilisés lors des opérations de nettoyage. Cette exigence guide toute notre chaîne de production, du choix des matières premières jusqu’aux méthodes de découpe et d’adhésion.
Nos marqueurs de tuyauterie sont fabriqués à partir de matériaux éprouvés dans l’industrie. Nous utilisons du vinyle haute performance avec pelliculage anti-UV pour l’extérieur, de l’aluminium anodisé gravé pour les environnements à haute température, et de l’inox pour les zones exposées aux agents corrosifs ou marins. Ces choix techniques garantissent une tenue durable et une lecture stable, même dans les ateliers où les cycles d’entretien sont fréquents.
Nous appliquons systématiquement les exigences des normes ISO 20560, NF X 08-100 et CLP GHS dans la conception de nos marquages. Cela comprend les codes couleur appropriés, des hauteurs de texte adaptées au diamètre des conduites, des flèches de sens d’écoulement normalisées et des pictogrammes ISO 7010 ou GHS utilisés aux bons formats. Cette rigueur évite les approximations qui, sur le terrain, peuvent être sources d’erreur pour un technicien ou un intervenant extérieur.
Nos équipes développent également des solutions adaptées aux situations complexes où les supports classiques ne suffisent plus. Les conduites calorifugées, par exemple, nécessitent des adhésifs capables de se fixer durablement sur des revêtements souples comme l’Armaflex. Nous avons conçu des marquages spécialement pour ces configurations, testés sur plusieurs cycles thermiques pour assurer une tenue fiable.
En complément des matières traditionnelles, nous proposons une alternative responsable avec notre gamme SIGNAPUR. Ces supports bas carbone, fabriqués à partir de matériaux recyclés ou recyclables, permettent de réduire l’impact environnemental tout en restant conformes aux normes et compatibles avec les contraintes industrielles. Pour les entreprises engagées dans une démarche RSE, c’est une manière simple d’harmoniser sécurité, conformité et responsabilité environnementale.
Notre rôle ne se limite donc pas à fournir un produit conforme. Nous visons une signalétique opérationnelle, durable et clairement compréhensible par tous. Chaque marquage installé doit résister aux contraintes du process, rester lisible dans le temps et contribuer à la sécurité globale du site. C’est cette approche terrain qui oriente notre travail au quotidien.
→ Voir tous nos pictogrammes de sécurité
Conclusion
La signalétique industrielle ne se résume pas à coller des étiquettes sur des tuyaux. Elle est la traduction visuelle d’une culture de sécurité partagée par tous les acteurs du site, du technicien de maintenance à l’intervenant extérieur.
Au quotidien, les pictogrammes jouent un rôle bien plus large qu’on ne l’imagine. Ils guident les déplacements, structurent les zones de travail, rappellent les obligations et encadrent la manipulation de produits chimiques. Dans les environnements techniques, ils deviennent un véritable outil opérationnel qui accompagne chaque geste métier.
En combinant les codes couleur de la NF X 08-100, la structure internationale de l’ISO 20560 et les pictogrammes normalisés du CLP/GHS et de l’ISO 7010, on obtient un langage universel, compris quel que soit le pays, la langue ou le secteur d’activité. Cette cohérence graphique et normative n’est pas qu’une question de conformité : c’est une question d’efficacité et de responsabilité.
Un marquage bien conçu permet d’éviter les erreurs de manipulation, de fluidifier les interventions et de limiter les temps d’arrêt. À l’inverse, une signalétique approximative peut semer le doute et devenir un facteur d’accident.
C’est pourquoi la mise à jour régulière, la formation des équipes et le choix de matériaux adaptés font partie intégrante de la démarche sécurité.
Chez Aluplex Signalétique, nous défendons une vision pragmatique : une signalétique doit être normée, lisible et durable, mais aussi éco-conçue. Les nouveaux matériaux recyclables, les encres sans solvant et les supports bas carbone de la gamme SIGNAPUR montrent qu’il est possible d’allier conformité et responsabilité environnementale.
La signalisation doit également s’adapter aux multiples usages : bidons, armoires sécurisées, collier de serrage sur flexible, tuyauterie rigide, zones de ventilation ou dispositifs de rétention. Cette variété de supports impose des matériaux polyvalents capables de résister aux liquides corrosifs, aux vapeurs et aux chocs légers.
Parce qu’en industrie, chaque repère compte.
Et qu’un pictogramme bien placé ne sauve pas seulement des secondes : il protège des vies, préserve un savoir-faire et affirme une exigence partagée, celle de la sécurité, visible et comprise de tous.
Questions fréquentes
Quelle est la différence entre la norme ISO 20560 et la NF X 08-100 ?
La norme NF X 08-100 définit uniquement les couleurs conventionnelles associées aux familles de fluides (eau, air, gaz…).
L’ISO 20560-1:2020 va plus loin : elle standardise le marquage complet (couleur, texte, flèche de sens, pictogrammes ISO 7010 et GHS) sur les tuyauteries et réservoirs.
Les pictogrammes GHS doivent-ils figurer sur les tuyauteries ?
Oui, lorsque celles-ci transportent une substance dangereuse au sens du règlement CLP (CE 1272/2008).
Ils complètent le marquage couleur et le texte descriptif exigés par l’ISO 20560.
Quelle différence entre un pictogramme ISO 7010 et un pictogramme GHS ?
Les pictogrammes ISO 7010 concernent la sécurité opérationnelle (incendie, obligation, secours).
Les GHS/CLP décrivent les propriétés chimiques des substances (toxicité, corrosion, inflammabilité).
Ils ne se substituent pas : ils s’additionnent.
Faut-il remplacer la NF X 08-100 par l’ISO 20560 ?
Non. L’ISO 20560 intègre la logique couleur de la NF X 08-100 tout en l’harmonisant à l’échelle internationale.
Les deux sont complémentaires : NF X 08-100 pour la base couleur, ISO 20560 pour la structure complète.
Quelles sont les obligations légales en matière de signalétique industrielle ?
Elles découlent du Code du travail (articles R.4227-34 à R.4227-39), de la Directive Machines 2006/42/CE, et du règlement CLP.
Les pictogrammes doivent être visibles, lisibles et compréhensibles par tout le personnel.
Comment choisir la taille d’un pictogramme ?
Suivez la règle de proportion donnée par l’ISO 3864-1 :
Hauteur du symbole ≈ distance de lecture / 200.
Exemple : pour une lecture à 10 m, prévoyez une hauteur minimale de 50 mm.
Où placer les marqueurs de tuyauterie ?
Selon l’ISO 20560-1 § 7.3, placez les marquages :
- à proximité des vannes, raccords et passages de cloison ;
- de part et d’autre des murs ou obstacles ;
- à intervalles réguliers (tous les 10 à 15 m sur les longues canalisations).
Quels matériaux garantissent une bonne tenue dans le temps ?
En milieu industriel, privilégiez :
- aluminium anodisé gravé (haute température) ;
- inox pour environnements chimiques ou marins ;
- vinyle polymère avec pelliculage anti-UV pour intérieur/extérieur ;
- Gravoply ou Dibond pour la résistance mécanique.
Que risque une entreprise en cas de signalétique non conforme ?
Une inspection de la DREETS (anciennement Direccte) peut mener à une mise en demeure, voire une amende pour non-respect des règles de sécurité.
En cas d’accident, la responsabilité de l’employeur peut être engagée pénalement (articles L.4741-1 et L.4121-1 du Code du travail).
Comment entretenir les pictogrammes et marquages ?
Contrôlez-les tous les 12 à 18 mois :
- vérifiez l’adhérence et la lisibilité ;
- remplacez ceux exposés aux UV, à la vapeur ou aux solvants ;
- nettoyez à l’eau douce, sans solvant agressif.
Peut-on personnaliser un pictogramme ?
Non, pas sur le plan réglementaire. Les pictogrammes ISO 7010 et GHS sont normalisés, toute modification (couleur, forme, symbole) les rend non conformes.
Mini glossaire technique
Adhésif polymère : vinyle haute tenue pour tuyauterie.
Armaflex : isolant souple utilisé sur conduites calorifugées.
Bande de repérage : élément coloré NF X 08-100 appliqué sur tuyauterie.
Dibond : panneau aluminium composite, très utilisé en industrie.
Gravoply : matière bicouche gravable pour plaques techniques.
ISO 3864-1 : norme définissant la lisibilité des symboles.
Pelliculage anti-UV : film de protection prolongeant la durée de vie extérieure.
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