Stratégie nationale bas carbone (SNBC) dans le Secteur du BTP

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La transition vers un avenir bas carbone constitue un défi majeur pour le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), un acteur clé dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). En examinant l'impact environnemental du BTP en France et en identifiant les approches efficaces pour réduire ces émissions, nous pouvons mieux comprendre les enjeux et les solutions possibles.

A. Contexte et objectifs nationaux :

La France s'est engagée dans une démarche ambitieuse visant la neutralité carbone d'ici 2050, conformément aux engagements de l'Accord de Paris. Cette stratégie implique une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre (GES), avec une cible de six fois les niveaux de 1990. Le secteur du bâtiment et des travaux publics est au cœur de cette transition, représentant environ 23 % des émissions nationales. La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) est le cadre principal de cette démarche, en établissant des objectifs clairs et des mesures spécifiques pour chaque secteur. Le BTP est particulièrement visé en raison de son poids important dans les émissions totales et de son potentiel pour des améliorations substantielles en matière de performance environnementale.

B. L’empreinte carbone du secteur du bâtiment en France :

émission de gaz à effet de serre

1) Définition et calcul de l’empreinte carbone :

L'empreinte carbone d’un bâtiment est une mesure exhaustive des émissions de GES générées tout au long de son cycle de vie, depuis la production des matériaux jusqu’à la fin de vie du bâtiment. Cette mesure inclut les émissions directes liées à l’énergie utilisée pendant l’exploitation du bâtiment, ainsi que les émissions indirectes provenant de la production des matériaux de construction, leur transport, et la gestion des déchets. L’évaluation de cette empreinte est complexe, nécessitant une analyse détaillée des différentes étapes de la vie du bâtiment, des ressources utilisées aux émissions générées par la démolition.

Pour effectuer une comptabilité carbone précise, les entreprises utilisent des outils comme le bilan carbone de l'Agence de la transition écologique (ADEME). Ce bilan englobe les différentes phases du cycle de vie du bâtiment, allant de la conception à la démolition, et inclut les scopes 1 (émissions directes), 2 (émissions indirectes liées à l'énergie achetée), et 3 (autres émissions indirectes). La législation française impose aux grandes entreprises de réaliser ces bilans pour favoriser la transparence et l'amélioration continue dans la réduction des émissions.

2) Impact des bâtiments et travaux publics :

Les émissions de GES dans le secteur du bâtiment ne se limitent pas à l’utilisation quotidienne mais s’étendent à l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Les matériaux de construction jouent un rôle majeur dans cette empreinte. La production de béton, par exemple, est responsable d'une part importante des émissions dues à la forte consommation d'énergie nécessaire et à la libération de CO2 lors de la réaction chimique du ciment.

L’utilisation d’eau pour les travaux de bétonnage et le refroidissement des machines sur les chantiers est également une source non négligeable d’émissions. Par ailleurs, les déchets produits lors de la construction et la démolition peuvent entraîner des problèmes de pollution, notamment lorsque les matériaux ne sont pas correctement triés ou valorisés. L’optimisation de la gestion des déchets et la promotion du réemploi sont des stratégies efficaces pour réduire les émissions associées.

Les aspects logistiques, tels que le transport des matériaux et les déplacements des travailleurs, ajoutent également à l'empreinte carbone. Le transport des matériaux, souvent sur de longues distances, génère des émissions supplémentaires, tout comme les déplacements fréquents des ouvriers sur les chantiers. L'intégration de solutions de transport plus écologiques et l'optimisation des chaînes d'approvisionnement peuvent aider à atténuer ces impacts.

3) Les facteurs clés des émissions de GES dans le Bâtiment :

Les émissions de GES dans le secteur du bâtiment ne se limitent pas à l’utilisation quotidienne mais s’étendent à l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Les matériaux de construction jouent un rôle majeur dans cette empreinte. La production de béton, par exemple, est responsable d'une part importante des émissions dues à la forte consommation d'énergie nécessaire et à la libération de CO2 lors de la réaction chimique du ciment.

L’utilisation d’eau pour les travaux de bétonnage et le refroidissement des machines sur les chantiers est également une source non négligeable d’émissions. Par ailleurs, les déchets produits lors de la construction et la démolition peuvent entraîner des problèmes de pollution, notamment lorsque les matériaux ne sont pas correctement triés ou valorisés. L’optimisation de la gestion des déchets et la promotion du réemploi sont des stratégies efficaces pour réduire les émissions associées.

Les aspects logistiques, tels que le transport des matériaux et les déplacements des travailleurs, ajoutent également à l'empreinte carbone. Le transport des matériaux, souvent sur de longues distances, génère des émissions supplémentaires, tout comme les déplacements fréquents des ouvriers sur les chantiers. L'intégration de solutions de transport plus écologiques et l'optimisation des chaînes d'approvisionnement peuvent aider à atténuer ces impacts.

C. Stratégies pour réduire les émissions de CO2 :

1) Matériaux durables et bas carbone :

Pour réduire l'empreinte carbone du secteur, il est crucial d'intégrer des matériaux bas carbone dès la phase de conception. Les matériaux biosourcés, tels que le bois, le chanvre, et la paille, offrent des alternatives durables avec une empreinte carbone généralement inférieure à celle des matériaux traditionnels. De plus, les matériaux réutilisés ou recyclés permettent de diminuer la demande de nouvelles ressources et réduisent les émissions associées à la production de matériaux.

Certaines plateformes facilitent la mise en relation entre les acteurs du BTP pour le réemploi des matériaux, et des technologies innovantes en matière de recyclage, comme les procédés de transformation des déchets en nouveaux matériaux, contribuent à une économie circulaire. Le développement du béton bas carbone, utilisant des énergies renouvelables et des procédés de fabrication moins polluants, est également un pas important vers une construction plus durable.

2) Éco-conception :

L’éco-conception est une approche clé pour construire des bâtiments plus durables. Elle consiste à intégrer des considérations environnementales dès la phase de conception, en visant à minimiser l’impact écologique tout au long du cycle de vie du bâtiment. Cela inclut l’utilisation rationnelle des matériaux, la possibilité d’adaptation et de rénovation future des bâtiments, ainsi que la planification pour la déconstruction et le recyclage des matériaux en fin de vie.

Des stratégies comme la modularité, qui permet de réutiliser des composants de bâtiments existants, et la conception pour le démontage facilitent le recyclage et la réutilisation des matériaux. L’éco-conception s’inscrit dans une démarche globale de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), contribuant à une réduction significative des déchets et à une meilleure gestion des ressources.

  • Rénovation énergétique :

La rénovation des bâtiments existants est essentielle pour réduire l’empreinte carbone, surtout dans un contexte où une grande partie du parc immobilier est ancien et peu performant sur le plan énergétique. La rénovation énergétique vise à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, notamment par l'amélioration de l’isolation, l’installation de systèmes de chauffage et de refroidissement plus efficaces, et l’intégration de technologies telles que les panneaux solaires.

En adoptant des principes de sobriété matérielle, qui privilégient la conservation des structures existantes et la réduction des besoins en nouvelles constructions, le secteur peut réduire son impact carbone de manière significative. L’application de ces principes est particulièrement pertinente dans le cadre des projets de rénovation où l’objectif est de minimiser les perturbations environnementales tout en améliorant la performance énergétique des bâtiments.

  • Optimisation des chantiers :

Pour maîtriser les émissions durant la phase de chantier, plusieurs mesures peuvent être mises en place :

    • L’adoption d’équipements de chantier décarbonés, tels que les engins électriques, contribue à réduire les émissions liées aux activités de construction.
    • La planification précise des ressources et la réduction des déchets permettent de diminuer l’impact environnemental des chantiers. L’utilisation de méthodes de construction modulaires et de préfabrication peut également aider à réduire les déchets.
    • La valorisation des déchets, en augmentant la part des matériaux recyclés et réutilisés, est essentielle pour limiter les impacts environnementaux. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre les objectifs de valorisation fixés par la réglementation.
    • L’optimisation des transports, en favorisant l’approvisionnement local et en regroupant les livraisons, peut réduire les émissions liées à la logistique.
    • La gestion des déplacements des ouvriers, par exemple en favorisant le covoiturage ou en utilisant des solutions de transport écologiques, est également un levier important pour réduire l’empreinte carbone des chantiers.

3) Réglementations et normes en France :

  •  La stratégie nationale bas carbone (SNBC)

La Stratégie Nationale Bas Carbone est un pilier de la politique française en matière de transition énergétique. Elle vise à transformer le secteur du bâtiment en réduisant les émissions de GES et en augmentant l’efficacité énergétique. Les mesures proposées dans cette stratégie incluent des objectifs précis pour chaque sous-secteur du bâtiment et des travaux publics, ainsi que des incitations pour l'adoption de technologies innovantes et de pratiques durables.

  • Réglementation environnementale 2020 (RE 2020) :

La RE 2020 marque une avancée significative vers des bâtiments plus durables. Elle impose des normes strictes en matière de performance énergétique et encourage l’utilisation des énergies renouvelables. Les exigences de la RE 2020 vont au-delà des précédentes régulations en matière de consommation d'énergie, en introduisant des seuils de performance plus élevés et en intégrant des critères d'impact environnemental plus complets.

Les bâtiments doivent désormais répondre à des normes de performance rigoureuses, favorisant des solutions énergétiques renouvelables comme les panneaux photovoltaïques, les pompes à chaleur, et les systèmes de gestion intelligente de l’énergie. Cette réglementation reflète l’engagement de la France envers une construction plus respectueuse de l’environnement.

  • Décret tertiaire :

Le décret tertiaire impose des réductions progressives des consommations d’énergie dans les bâtiments de plus de 1 000 m² dédiés aux activités tertiaires. Ce décret, mis en place en 2019, fixe des objectifs de réduction de l’énergie finale consommée dans ces bâtiments, avec des échéances spécifiques pour la réalisation de ces réductions. Les entreprises doivent également mettre en œuvre des plans d’action pour atteindre ces objectifs, contribuant ainsi à une meilleure efficacité énergétique des bâtiments tertiaires.

  • Labels et certifications :

Des labels tels que le Chantier Zéro Carbone, le BBCA (Bâtiment Bas Carbone), et le BEPOS (Bâtiment à Énergie Positive), ainsi que des certifications comme le THQE (Très Haute Qualité Environnementale), jouent un rôle crucial dans la promotion de pratiques de construction durables. Ces labels et certifications offrent des critères spécifiques qui aident les projets à intégrer des pratiques bas carbone et à minimiser leur impact environnemental.

Les labels comme BBCA et BEPOS attestent de la performance énergétique des bâtiments et de leur contribution à la réduction des émissions de GES. Ces certifications sont obtenues en respectant des critères rigoureux en matière de conception, de matériaux, et de performance énergétique, offrant ainsi une reconnaissance officielle des efforts réalisés en faveur de la durabilité.

Conclusion :

La décarbonation du secteur du bâtiment est un enjeu majeur pour la transition énergétique en France. En adoptant des stratégies telles que l’utilisation de matériaux durables, l’éco-conception, la rénovation énergétique, et en respectant les réglementations et labels environnementaux, le secteur du BTP peut jouer un rôle essentiel dans la réduction des émissions de GES. Cette transformation nécessite un engagement collectif et une volonté d’innovation pour construire un avenir plus durable et respectueux de l’environnement.

 

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