Guide du repérage de tuyauterie selon les normes NF X 08-100, CLP et ISO 20560
Repérage de tuyauterie : normes NF X 08-100, ISO 20560 et CLP

En résumé : Le repérage de tuyauterie repose sur trois référentiels complémentaires. La NF X 08-100 identifie les familles de fluides par couleur, l’ISO 20560 structure un repérage international complet, et le règlement CLP signale les dangers chimiques par pictogrammes. Un bon repérage combine ces éléments de façon cohérente sur l’ensemble du site.
Dans les installations industrielles ou tertiaires, la tuyauterie ne se limite pas aux seules conduites dangereuses. Elle rassemble l’ensemble des réseaux techniques : canalisations d’eau chaude et d’eau froide, circuits de chauffage, lignes de vapeur, réseaux d’air comprimé, conduites de gaz, tuyaux calorifugés ou encore canalisations PVC utilisées pour le drainage ou les fluides utilitaires. Tous ces réseaux doivent pouvoir être identifiés rapidement pour faciliter la lecture des installations, comprendre le sens d’écoulement et éviter les erreurs d’intervention. C’est tout l’objectif du repérage de tuyauterie : offrir une vision claire et cohérente de chaque tuyau, quel que soit le fluide transporté.
- 1. Introduction
- 2. Pourquoi repérer ses tuyauteries
- 3. Les systèmes de repérage existants
- 4. Comprendre la norme NF X 08-100 en profondeur
- 5. Norme CLP et pictogrammes de danger
- 6. Norme ISO 20560 en détail
- 7. Règles de pose des marqueurs de tuyauterie
- 8. Choisir le bon type de marqueur
- 9. Dimensionnement et lisibilité
- 10. Méthode projet pour repérer un site industriel
- 11. Cas particuliers et erreurs fréquentes
- 12. FAQ du repérage de tuyauterie
- 13. Ressources pratiques et liens utiles
- Conclusion
1. Introduction
Les tuyauteries et canalisations techniques jouent un rôle central dans les installations. Leur repérage permet d’identifier les réseaux de fluides, de sécuriser la maintenance et d’assurer une lecture claire des circuits.
Dans un réseau de tuyauterie, chaque canalisation transporte un fluide précis. Ces canalisations forment souvent des réseaux complexes dont la lisibilité dépend directement du repérage.
Repérer correctement les tuyauteries, c’est un peu comme mettre des sous-titres sur un film étranger : on peut faire sans, mais on prend le risque de mal comprendre l’histoire. Dans un bâtiment technique, une chaufferie, une usine ou un site chimique, l’identification claire des fluides est un outil de travail, un gage de sécurité et une aide précieuse pour toutes les équipes qui interviennent au quotidien.
Ce guide détaille l’identification des tuyauteries, des réseaux fluides et des canalisations techniques selon les normes NF X 08-100, ISO 20560 et CLP. L’objectif est de donner un cadre clair, utilisable autant par un technicien de terrain que par un responsable HSE ou un bureau d’études. On parle ici de repérage de tuyauterie au sens large : tuyaux apparents, canalisations isolées, réseaux enterrés qui ressortent en locaux techniques.
Ce guide a pour ambition de devenir la référence pour comprendre le repérage de tuyauterie, du début à la fin. L’idée est de rassembler en un seul endroit les connaissances essentielles : normes françaises, standards internationaux, CLP, règles de pose, bonnes pratiques de terrain et pièges à éviter, le tout illustré par des exemples concrets.
En résumé, le repérage sert à identifier ce qui circule dans une canalisation, à quelle famille appartient le fluide, s’il est dangereux et dans quel sens il circule. Les couleurs indiquent la famille de fluide, les pictogrammes révèlent le danger, le texte précise le contenu réel et les flèches montrent le sens d’écoulement. L’ensemble vise à rendre les interventions plus sûres, plus rapides et plus cohérentes.
Dans ce guide, le terme “tuyauterie” est utilisé au sens large. Il englobe les tuyaux apparents, les canalisations techniques, les réseaux d’eau chaude et d’eau froide, les conduites de vapeur, les lignes de gaz, les circuits d’air comprimé et l’ensemble des réseaux fluides présents dans un bâtiment industriel ou tertiaire. Le repérage de tuyauterie ne concerne donc pas seulement les fluides dangereux, mais bien toute la structure des réseaux : identification des tuyaux, lecture des canalisations, compréhension du sens d’écoulement et uniformisation des marquages sur les installations. Ce rappel permet de replacer le repérage de tuyauterie au centre du sujet et d’éviter les ambiguïtés liées aux seuls produits chimiques.
2. Pourquoi repérer ses tuyauteries
Dans un site industriel, la lecture des tuyauteries est essentielle pour comprendre comment circulent les fluides dans les réseaux. Identifier clairement les tuyaux, distinguer les différents types de canalisations, repérer les conduites principales et secondaires ou encore visualiser le sens d’écoulement permet de travailler plus vite et plus sereinement. Le repérage des tuyauteries est donc une aide directe pour tous les intervenants terrain.
2.1. Sécurité et exploitation au quotidien
Dans la plupart des installations techniques, on croise des réseaux de tuyauteries d’eau chaude, d’eau froide, de vapeur, de gaz, d’air comprimé ou de fluides chimiques.
Quand tout est proprement identifié, une vanne devient immédiatement compréhensible, une purge se trouve plus vite et une intervention qui devait durer une demi-journée se transforme parfois en mission de trente minutes.
Pourquoi le repérage améliore la sécurité : il permet d’identifier instantanément le fluide transporté, d’éviter les erreurs de manœuvre et de réduire les risques lors des interventions de maintenance ou d’urgence. Une tuyauterie bien repérée limite les accidents et accélère les opérations.
L’absence de repérage ouvre la porte aux mauvaises surprises. Il suffit d’un opérateur qui confond un retour de boucle avec un départ, ou qui pense manipuler de l’eau alors qu’il s’agit d’un acide, pour que l’incident prenne une tournure problématique. Les pompiers, les sous-traitants et les nouveaux arrivants sont particulièrement vulnérables si la lecture n’est pas évidente.
Le repérage joue aussi un rôle dans la formation des équipes. Il permet de visualiser la logique du réseau de tuyaux et de canalisations et d’apprendre plus vite la cartographie des installations.
Il permet de visualiser la logique du réseau et d’apprendre plus vite la cartographie des installations. On réduit le temps d’adaptation et on sécurise les gestes. Au final, c’est un petit investissement visuel qui produit un vrai gain opérationnel.
2.2. Un cadre réglementaire structuré
En France comme dans le reste de l’Europe, l’identification des tuyauteries s’appuie sur un socle commun : les informations de sécurité doivent être compréhensibles immédiatement. C’est l’esprit de la directive 92/58/CEE sur la signalisation de sécurité. Elle ne dicte pas un modèle unique de repérage, mais pose un principe clair : lisibilité, cohérence et absence d’ambiguïté.
Les règles d’identification des tuyauteries s’articulent aussi avec les obligations d’étiquetage des récipients, emballages et zones de stockage des produits chimiques, afin de garantir une cohérence globale des informations de sécurité.
À partir de ce socle, plusieurs textes structurent les pratiques professionnelles. La plus courante en France est la norme NF X 08-100, largement utilisée dans l’industrie, les chaufferies et les locaux techniques. Elle définit un système de couleurs associé à des familles de fluides.
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Depuis quelques années, une référence supplémentaire s’impose progressivement : la norme ISO 20560. Elle propose une vision plus internationale et plus structurée du repérage, pensée pour les sites multi-pays. Elle combine couleur, texte, pictogrammes et flèches dans un système unique, compréhensible même par des intervenants étrangers.
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Lorsque les fluides manipulés présentent un danger chimique, le règlement CLP entre en jeu. Il impose l’utilisation de pictogrammes de danger, décrits dans la réglementation européenne et repris dans la page pictogrammes de dangers SGH et CLP. On ajoute ainsi à la couleur la notion de risque, par exemple corrosif, toxique ou inflammable.
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En pratique, ces référentiels cohabitent. La directive fixe le principe de lisibilité, la NF X 08-100 apporte le code couleur, l’ISO 20560 harmonise l’ensemble dans une approche globale et le CLP décrit les risques. Le point clé reste la cohérence du système choisi à l’échelle du site.
3. Les systèmes de repérage existants
Les systèmes de repérage décrits ci-dessous s’appliquent directement aux tuyauteries, aux canalisations techniques et aux réseaux de fluide que l’on rencontre en chaufferie, en usine ou en bâtiment tertiaire.
| Situation | Norme recommandée |
|---|---|
| Installation existante en France | NF X 08-100 |
| Fluide dangereux | NF X 08-100 + CLP |
| Projet neuf ou site international | ISO 20560 |
3.1. La norme NF X 08-100
La NF X 08-100 est la référence historique du repérage de tuyauterie français. Publiée en 1986, elle propose un système de couleurs conventionnelles pour identifier les familles de fluides dans les tuyauteries rigides. Un simple coup d’œil sur la couleur permet de savoir si l’on est face à un réseau d’eau, de vapeur, d’air, de gaz, d’huile ou de fluide corrosif.
À retenir : la norme NF X 08-100 identifie les familles de fluides par couleur. Elle est particulièrement adaptée aux sites français existants, aux chaufferies et aux réseaux techniques où les équipes connaissent déjà ce code visuel.
Ce système de repérage s’applique directement aux tuyauteries, aux canalisations et aux réseaux techniques présents dans les bâtiments industriels ou tertiaires.

La norme recommande également d’indiquer le nom du fluide en toutes lettres et d’ajouter le sens d’écoulement par une flèche. Sur le terrain, cela se traduit par des anneaux de couleur, des bandes ou des marqueurs adhésifs préimprimés. Pour les détails sur les familles et les couleurs, on pourra renvoyer vers la page NF X 08-100 couleurs d’identification des fluides.
3.2. La norme ISO 20560

La norme ISO 20560 a été conçue pour uniformiser le repérage de tuyauterie à l’échelle internationale. Elle prend en compte le fait que de nombreux sites accueillent des équipes de plusieurs pays et que les codes nationaux ne sont pas toujours connus de tous.

Elle propose un repère structuré qui combine couleur, texte, pictogrammes CLP et flèches dans un bloc lisible. Elle impose également des règles de dimensionnement, de contraste et de positionnement. Pour une première approche, vous pouvez consulter l’article norme ISO 20560, marquage de tuyauterie.
La norme ISO 20560 a été conçue pour uniformiser le repérage des tuyauteries industrielles à l’échelle internationale.
3.3. CLP et pictogrammes de danger

Dès qu’un fluide présente un risque chimique, la couleur ne suffit plus. Le règlement CLP impose l’utilisation de pictogrammes de danger pour signaler les risques pour la santé, la sécurité ou l’environnement. Les acides, bases, solvants, hydrocarbures ou gaz toxiques sont typiquement concernés.
Les pictogrammes SGH s’appuient sur les classes de danger des produits chimiques : matières corrosives, substances inflammables, produits toxiques, explosifs ou irritants. Ils complètent l’étiquetage réglementaire des récipients et tuyauteries.
Ces pictogrammes ne remplacent pas la couleur de la NF X 08-100, ils la complètent. La couleur indique la famille de fluide, le pictogramme affiche le danger et le texte précise le contenu exact. Cette combinaison est détaillée dans l’article comparaison entre les normes NF X 08-100 et CLP.
3.4. Comment cohabitent ces systèmes
Dans la réalité, peu de sites appliquent une seule norme de manière pure. Les réseaux historiques sont souvent en NF X 08-100, les circuits dangereux portent des pictogrammes CLP, et les extensions récentes utilisent parfois ISO 20560. Ce mélange n’est pas un problème à condition de garder une logique claire et stable.
La bonne approche consiste à définir une charte interne : quelles couleurs utiliser, dans quels cas ajouter des pictogrammes, quelle norme adopter pour les projets neufs. Cette charte peut s’appuyer sur les ressources Aluplex, comme l’article Le marqueur de tuyauterie, pourquoi devez-vous l’utiliser.
Le choix entre ces trois systèmes dépend toujours du type de réseau de tuyauterie et de la manière dont les canalisations sont exploitées au quotidien.
Pour aider à visualiser rapidement les forces et limites de chaque référentiel, voici un tableau comparatif clair entre les trois grands systèmes utilisés pour le repérage de tuyauterie : NF X 08-100, ISO 20560 et CLP.
| Critère | NF X 08-100 | ISO 20560 | CLP / SGH |
|---|---|---|---|
| Objectif principal | Identifier les familles de fluides par couleur | Uniformiser le repérage au niveau international | Signaler les dangers chimiques d’un fluide |
| Élément clé | Couleur plus texte et flèche | Bloc complet : couleur, texte, pictos, flèche | Pictogrammes SGH/CLP |
| Nature du standard | Norme française | Norme internationale | Règlement européen obligatoire |
| Portée | France, usage historique | International, sites multi-pays | Toute l’Union européenne |
| Information transmise | Famille de fluide | Famille, fluide, danger et sens d’écoulement | Nature du danger chimique |
| Lisibilité | Bonne, dépend de la rigueur d’application | Très élevée grâce au format structuré | Excellente pour les dangers, aucune info sur le fluide |
| Complexité | Simple | Plus complète, un peu plus exigeante au départ | Simple |
| Cas d’utilisation idéal | Bâtiments français, chaufferies, installations existantes | Sites internationaux, projets neufs, zones critiques | Présence de fluide dangereux |
| Limites | Pas de gestion du danger chimique | Interopérabilité parfois délicate avec les anciens réseaux | N’indique ni le fluide ni le sens d’écoulement |
4. Comprendre la norme NF X 08-100 en profondeur
4.1. Familles de fluide et logique couleur
La NF X 08-100 classe les fluides en familles, chacune associée à une couleur de fond. Cette logique rend la lecture très intuitive. Un vert évoque souvent l’eau, un rouge la vapeur, un bleu l’air, un violet les fluides corrosifs, un marron les hydrocarbures ou solvants.
| Couleur | Famille de fluide | Exemples |
|---|---|---|
| Vert | Eaux | Eau froide, eau chaude, eau glacée |
| Bleu | Air / gaz neutres | Air comprimé, azote |
| Violet | Fluides corrosifs | Acides, bases |

Le texte inscrit sur le repère vient ensuite préciser le contenu réel du tuyau : eau glacée, eau sanitaire, vapeur basse pression, azote, acide chlorhydrique, huile hydraulique. C’est la combinaison couleur plus texte qui garantit une identification fiable. Pour approfondir la question des couleurs, le lecteur peut consulter le nuancier AFNOR NF X 08-002.
4.2. Anneaux, bandes et zones colorées
Historiquement, les tuyauteries étaient repérées par des anneaux de peinture. Aujourd’hui, les marqueurs adhésifs sont beaucoup plus utilisés car ils offrent un rendu propre, régulier et facile à mettre à jour.
Sur une tuyauterie rigide, on peut utiliser des anneaux qui font le tour complet du tube ou des bandes visibles depuis les zones de passage. L’essentiel est que la couleur, le texte et la flèche soient lisibles sans devoir tourner autour du tuyau. Dans certains cas, des plaques ou panneaux à proximité complètent le dispositif.
4.3. Le rôle du nuancier NF X 08-002

Dans certaines installations, les conduites transportent des fluides inflammables ou corrosifs. Même si la NF X 08-100 n’identifie pas directement la classe de danger, la cohérence des couleurs permet d’intégrer facilement les informations CLP lorsque des substances dangereuses sont en circulation.
Le nuancier NF X 08-002 fixe les teintes officielles des couleurs utilisées en repérage. Il garantit qu’un repère violet, par exemple, correspond bien à la couleur attendue pour les fluides corrosifs, même si plusieurs fournisseurs interviennent.
Sans ce nuancier, les teintes pourraient dériver, ce qui finirait par rendre la lecture moins fiable. Une installation qui respecte le nuancier est plus facile à lire pour les équipes expérimentées, car les teintes restent constantes dans le temps.
5. CLP et pictogrammes de danger

5.1. Quand ajouter des pictogrammes CLP
Dès qu’un fluide est dangereux, le pictogramme CLP doit accompagner la couleur de fond sur le repère de tuyauterie.
L’ajout du pictogramme n’est pas un détail administratif. Il permet à une équipe d’astreinte, à un sous-traitant ou à un pompier d’identifier immédiatement le niveau de danger, avant même de lire le texte. Les principaux pictogrammes sont détaillés dans la page pictogrammes SGH et CLP.
5.2. Associer couleur et pictogramme
Les substances chimiques dangereuses utilisées en industrie peuvent générer des risques d’inhalation, de brûlures cutanées ou d’émission de vapeurs corrosives selon les conditions de stockage et de manipulation.
Le repérage CLP permet d’indiquer ces mentions de danger directement sur la tuyauterie, au même endroit que le texte et la couleur de fond.
Un bon repérage de fluide dangereux combine la couleur de famille, le texte en clair et les pictogrammes CLP. Par exemple, une conduite d’acide chlorhydrique sera repérée sur fond violet, avec le texte “Acide chlorhydrique” et le pictogramme corrosif SGH05.
Pour un solvant inflammable, on adoptera la couleur de la famille concernée et le pictogramme inflammable SGH02. Le tout doit rester lisible, avec un pictogramme de taille adaptée à la largeur du repère.
5.3. Erreurs fréquentes à éviter
Plusieurs erreurs reviennent souvent. La première consiste à poser uniquement le pictogramme sans couleur de fond conforme à la NF X 08-100. On signale le danger, mais on perd l’information de famille de fluide.
Une autre erreur est d’utiliser des pictogrammes trop petits. Sur un repère de type 200x50 mm, le pictogramme doit être clairement visible, sinon il perd sa fonction.
Enfin, il arrive que des pictogrammes soient mal associés au fluide, par exemple un pictogramme inflammable sur un réseau qui ne l’est pas. Le pictogramme doit toujours rester strictement cohérent avec le produit transporté.
6. ISO 20560 en détail
6.1. L’objectif général de la norme
La norme ISO 20560 vise à harmoniser les pratiques de repérage à l’échelle internationale. Elle répond au besoin d’un langage graphique commun pour les sites multi-pays, les grandes entreprises et les plateformes industrielles accueillant des intervenants de différentes nationalités.
6.2. La structure d’un repère ISO 20560
Un repère ISO 20560 concentre plusieurs informations dans un bloc unique : couleur de fond, texte du fluide, pictogrammes de danger et flèches de sens d’écoulement. La norme impose des règles de dimensionnement, de contraste et de lisibilité.
Les pictogrammes CLP sont intégrés au repère, ce qui garantit que le danger est visible pour tous, même si le lecteur ne connaît pas les codes couleur locaux. La flèche est obligatoire pour indiquer le sens d’écoulement, voire les deux sens si la ligne peut être utilisée en aller-retour.
6.3. Différences avec NF X 08-100
La NF X 08-100 repose principalement sur la couleur et le texte, tandis que l’ISO 20560 encadre également la structure graphique, la taille minimale des caractères et la visibilité. On peut dire que la NF X 08-100 fonctionne très bien au niveau national, alors que l’ISO 20560 a été pensée pour un contexte international.
6.4. Comment intégrer progressivement l’ISO 20560
La migration vers l’ISO 20560 se fait rarement en une fois. La pratique la plus courante consiste à appliquer la norme aux projets neufs, aux extensions et aux zones stratégiques, tout en conservant la NF X 08-100 sur l’existant.
Une charte interne peut préciser que les nouvelles installations seront repérées selon l’ISO 20560, et que les réseaux historiques seront maintenus, mais progressivement harmonisés. Cela évite de perturber les équipes habituées à la NF X 08-100.
7. Règles de pose des marqueurs de tuyauterie
7.1. Principes issus de la réglementation européenne
La directive 92/58/CEE rappelle que la signalisation de sécurité doit être visible et compréhensible. Transposé à la tuyauterie, cela signifie que les repères doivent être placés au bon endroit, à la bonne hauteur et avec une lisibilité suffisante.
Règles de pose essentielles :
- Repère visible depuis la zone de circulation
- Répétition régulière sur les tronçons rectilignes
- Repérage systématique avant et après vannes
- Flèche toujours orientée dans le sens réel d’écoulement
7.2. Où poser les repères

Dans une chaufferie ou un local technique, on pose généralement un repère tous les cinq mètres sur les tronçons rectilignes, ainsi qu’avant et après chaque changement de direction, dérivation ou traversée de mur. Cette répétition de marquage sur les tuyaux permet de lire la tuyauterie d’un seul coup d’œil, quel que soit l’endroit où l’on se trouve.
Les zones sensibles, comme les vannes, les organes de sécurité, les robinets d’équilibrage ou les purgeurs, doivent toujours être repérées de manière claire. Pour les règles de pose en détail, vous pouvez vous référer à la page Directive 92/58 et norme de pose des marqueurs de tuyauterie rigide.
7.3. Le sens d’écoulement
Le sens d’écoulement est un élément central du repérage. Une flèche bien orientée permet de comprendre instantanément comment fonctionne le réseau, ce qui est essentiel lors des purges ou des manœuvres.
On adopte une flèche simple lorsque le fluide circule dans un seul sens, et une double flèche lorsque le réseau fonctionne en aller-retour. La flèche doit être clairement visible depuis les zones de passage.
7.4. Une checklist simple pour la pose
Avant de coller un marqueur, quelques questions simples permettent de vérifier la qualité de la pose :
- Le repère est-il visible sans contourner le tuyau ?
- La hauteur permet-elle une lecture confortable ?
- Le texte est-il lisible à la distance habituelle dans cette zone ?
- Les pictogrammes sont-ils adaptés et de taille suffisante ?
- Le sens d’écoulement est-il clairement indiqué ?
8.1. Marqueurs pour tuyauteries rigides
Sur les tuyauteries rigides (acier, cuivre, inox), les marqueurs de tuyauterie adhésifs restent une solution très fiable.
Dès que le diamètre dépasse 40 mm ou que le tube est en hauteur, le format 200x50 mm est recommandé. Il offre une lisibilité confortable, y compris depuis le sol. Les déclinaisons avec protection UV sont à privilégier à l’extérieur.
8.2. Marquage sur calorifugeage et surfaces difficiles

Le calorifugeage (mousse, laine de roche, isolant élastomère) pose un vrai défi aux adhésifs classiques. Les repères se plissent, se décollent ou se déforment. Il est donc préférable d’utiliser des repères spécialement conçus pour le calorifuge.
Aluplex propose par exemple des marqueurs pour calorifugeage avec bande technique compatible isolants souples, présentés dans l’article Marquage de tuyauterie pour surfaces difficiles telles que le calorifugeage.
8.3. Accessoires et solutions pour environnements particuliers

Certaines installations demandent plus que des marqueurs adhésifs classiques. Les atmosphères chaudes, les vibrations, les projections, les zones extérieures ou les réseaux difficilement accessibles mettent parfois les repères à rude épreuve. Dans ces situations, des solutions complémentaires améliorent la lisibilité et la durabilité.
C’est précisément dans cette catégorie que se trouvent les solutions regroupées dans la famille autres repérages de tuyauterie. On y trouve des identifications mécaniques, des supports rigides et des étiquettes techniques conçues pour les conditions difficiles.
9. Dimensionnement et lisibilité
9.1. Adapter la taille au diamètre du tuyau
| Situation | Format conseillé |
|---|---|
| Tuyau ≤ 40 mm à hauteur d’homme | 100×25 mm |
| Tuyau > 40 mm ou en plafond | 200×50 mm |
La taille du repère doit être adaptée au diamètre du tube. Un repère trop petit se perd visuellement, un repère trop grand se déforme lorsqu’il est enroulé sur un petit diamètre. La pratique montre que le format 200x50 mm est un excellent compromis dès que le diamètre devient significatif ou que la conduite n’est pas à hauteur de regard.
9.2. Distance de lecture et environnement
La lisibilité dépend aussi de l’environnement. Dans un couloir technique où l’on circule à moins de deux mètres des tuyaux, un format intermédiaire peut suffire. En revanche, dans une chaufferie avec des conduites en plafond, le format 200x50 mm améliore nettement le confort de lecture.
Il faut également tenir compte de la lumière, de la poussière, des reflets et du fond visuel. Un repère bien dimensionné doit rester lisible sans effort, dans les conditions réelles d’exploitation.
10. Méthode projet pour repérer un site industriel
10.1. Relevé terrain et cartographie
La première étape consiste à comprendre le réseau. Cela passe par un relevé terrain : repérer les familles de fluides, les diamètres principaux, les vannes, dérivations, purgeurs et zones sensibles. Les plans existants peuvent aider, mais une observation sur place reste indispensable.
10.2. Choisir le système normatif
Une fois le réseau compris, il faut choisir le système normatif le plus adapté : NF X 08-100 seule, NF X 08-100 plus CLP pour les fluides dangereux, ou ISO 20560 pour les projets neufs et les sites multi-pays. Le principal est de rester cohérent par zone.
10.3. Construire la nomenclature des repères
La nomenclature est la liste de tous les fluides présents sur le site, associée à leur couleur, leur texte et, le cas échéant, leurs pictogrammes CLP. C’est la base de travail pour la préparation et la pose des repères.
Voici un exemple de tableau de nomenclature utilisable comme base pour une charte interne.
| Fluide transporté | Couleur / Famille (NF X 08-100) | Pictogrammes CLP nécessaires | Texte à afficher | Taille recommandée | Notes pratiques |
|---|---|---|---|---|---|
| Eau froide | Vert | Aucun | Eau froide | 200×50 mm | Lisibilité optimale en locaux techniques et plafonds |
| Eau chaude | Vert | Aucun | Eau chaude | 200×50 mm | Possibilité d’ajouter la température |
| Eau glacée | Vert | Aucun | Eau glacée | 200×50 mm | Préférer des repères spéciaux sur calorifugeage |
| Air comprimé | Bleu | Aucun | Air comprimé | 200×50 mm | Souvent posé en hauteur, format large recommandé |
| Gaz naturel | Jaune | SGH02 | Gaz naturel | 200×50 mm | Réseau critique, multiplier les repères |
| Oxygène | Bleu | SGH03 | Oxygène | 200×50 mm | À distinguer clairement de l’air comprimé |
| Acide chlorhydrique | Violet | SGH05 | Acide chlorhydrique | 200×50 mm | Sur isolant, privilégier un repère spécial calorifuge |
| Solvants divers | Marron | SGH02 | Solvant | 200×50 mm | Support renforcé conseillé en atelier chimique |
| Eau incendie / RIA | Rouge | Aucun | Eau incendie / RIA | 200×50 mm | Réseau stratégique, marquage renforcé recommandé |
10.4. Pose, contrôle et mise à jour
Une fois les règles définies et la nomenclature établie, la pose peut commencer. Elle doit respecter les principes exposés plus haut : distance régulière, lisibilité, flèches, cohérence. Un contrôle final, réalisé comme si l’on était un intervenant extérieur, permet de vérifier que le réseau se lit de manière fluide.
Il est utile d’intégrer le repérage dans la maintenance régulière. Lorsqu’un repère est abîmé, terni ou décollé, il doit être remplacé. Un repérage efficace est un repérage vivant.
11. Cas particuliers et erreurs fréquentes
Plusieurs situations peuvent compliquer le repérage : mélange de systèmes sans logique, couleurs approximatives, repères mal placés, conduites oubliées ou repères vieillissants. Les éviter permet de conserver un réseau lisible dans la durée.
Les installations manipulant des produits toxiques, corrosifs ou sous pression nécessitent une vigilance accrue. Les défauts de repérage peuvent conduire à des risques d’inhalation, de contact cutané ou de réaction avec d’autres substances présentes dans les réservoirs ou les canalisations. Les mentions de danger doivent rester cohérentes avec les pictogrammes apposés.
Les conduites annexes, comme les retours, les drains ou les purges, sont souvent négligées. Pourtant, elles peuvent transporter des fluides chauds ou corrosifs. Un simple repère bien placé suffit à éviter les malentendus.
12. FAQ du repérage de tuyauterie
Le repérage de tuyauterie est-il obligatoire ?
Il n’existe pas un texte unique imposant un modèle précis, mais la directive européenne 92/58/CEE et le Code du travail exigent une signalisation claire et compréhensible des réseaux. En pratique, un repérage cohérent est indispensable pour la sécurité et l’exploitation des installations.
Pourquoi repérer des tuyauteries qui ne transportent pas de fluide dangereux ?
Même sans danger chimique, une canalisation mal identifiée peut entraîner des erreurs de manœuvre, des pertes de temps ou des interventions inutiles. Le repérage facilite la lecture des réseaux, la maintenance et la formation des équipes.
Quelle norme utiliser pour une installation existante ?
Sur un site déjà en exploitation, la norme NF X 08-100 reste la référence la plus courante. Elle est bien connue des équipes et facile à maintenir. Les pictogrammes CLP sont ajoutés lorsque le fluide présente un danger.
Quelle norme privilégier pour une installation neuve ?
Pour les projets neufs, les extensions ou les sites multi-pays, la norme ISO 20560 est souvent privilégiée. Elle propose un repérage structuré, lisible et compréhensible par des intervenants internationaux.
Peut-on mélanger NF X 08-100 et ISO 20560 sur un même site ?
Oui, c’est même fréquent. La bonne pratique consiste à conserver la NF X 08-100 sur les réseaux existants et à appliquer l’ISO 20560 sur les zones neuves ou stratégiques, en définissant une charte claire pour éviter toute confusion.
Comment repérer une tuyauterie transportant un fluide dangereux ?
On associe une couleur de famille conforme à la NF X 08-100, le texte du fluide en clair et les pictogrammes CLP correspondant au danger. Ces trois informations se complètent et doivent rester cohérentes.
Les pictogrammes CLP remplacent-ils la couleur du repérage ?
Non. Les pictogrammes CLP indiquent la nature du danger, mais ne donnent aucune information sur la famille de fluide. La couleur reste indispensable pour comprendre le type de réseau.
Faut-il repérer les petits diamètres, purges et conduites secondaires ?
Oui, dans la mesure du possible. Les purges, drains, retours ou lignes secondaires peuvent transporter des fluides chauds ou corrosifs. Les oublier crée des zones d’incertitude lors des interventions.
À quelle distance un repère doit-il être lisible ?
Le repère doit être lisible depuis la zone normale d’intervention. En local technique, on vise généralement une lecture confortable à un ou deux mètres. Pour les conduites en hauteur, un format plus large est recommandé.
Quelle taille de repère choisir pour une bonne lisibilité ?
Dès que le diamètre dépasse environ quarante millimètres ou que la conduite est située en plafond, le format 200×50 mm offre un bon compromis entre lisibilité et confort de lecture.
Où placer les repères sur une tuyauterie ?
Les repères sont posés à intervalles réguliers sur les tronçons droits, avant et après chaque changement de direction, à proximité des vannes, dérivations et traversées de mur.
Le sens d’écoulement est-il obligatoire ?
Oui. La flèche fait partie intégrante du repérage. Elle permet de comprendre immédiatement le fonctionnement du réseau, notamment lors des purges, vidanges ou manœuvres d’urgence.
Comment repérer une tuyauterie calorifugée ?
Les adhésifs standards tiennent mal sur les isolants souples. Il est préférable d’utiliser des repères spécialement conçus pour le calorifugeage, avec des bandes techniques adaptées aux surfaces isolées.
À quelle fréquence faut-il remplacer les repères de tuyauterie ?
Un contrôle visuel annuel est une bonne base. Les repères exposés aux UV, à la chaleur, aux produits chimiques ou aux nettoyages intensifs peuvent nécessiter un remplacement plus fréquent.
Que faire si les couleurs utilisées sur le site sont anciennes ou incohérentes ?
C’est courant sur les installations anciennes. La solution consiste à migrer progressivement vers un référentiel clair, en commençant par les zones rénovées ou critiques, tout en expliquant la nouvelle logique aux équipes.
Le repérage de tuyauterie concerne-t-il aussi les réseaux enterrés ?
Les parties enterrées ne sont pas repérées directement, mais toutes les émergences, locaux techniques et points d’accès doivent être clairement identifiés pour comprendre le réseau.
Qui est responsable du repérage sur un site industriel ?
La responsabilité incombe généralement à l’exploitant ou au gestionnaire du site. En pratique, le repérage est souvent intégré aux missions de maintenance, de sécurité ou de gestion technique des bâtiments.
13. Ressources pratiques et liens utiles
- Norme NF X 08-100 : couleurs d’identification des fluides
- Nuancier AFNOR NF X 08-002
- Pictogrammes de dangers norme SGH et CLP
- Norme ISO 20560 et marquage de tuyauterie
- Marquage de tuyauterie pour surfaces difficiles telles que le calorifugeage
- Le marqueur de tuyauterie, pourquoi devez-vous l’utiliser
- Autres repérages de tuyauterie
Conclusion
Le repérage de tuyauterie ne se résume pas à une obligation réglementaire ou à un code couleur posé à la hâte. Il s’inscrit dans une logique globale d’identification visuelle des réseaux, pensée pour être comprise immédiatement par tous les intervenants, qu’il s’agisse de maintenance, d’exploitation ou de sécurité. Une signalétique de tuyauterie industrielle bien conçue permet de lire un réseau d’un seul coup d’œil, d’anticiper les risques et de limiter les erreurs d’intervention.
Au-delà des normes comme la NF X 08-100, l’ISO 20560 ou le CLP, le véritable enjeu reste le repérage de sécurité des tuyaux sur le terrain. Marquer clairement les fluides transportés, indiquer leur sens de circulation, associer texte, couleur et pictogramme lorsque nécessaire, tout cela participe à un marquage des fluides cohérent et durable. C’est cette cohérence qui garantit une lecture fiable dans le temps, y compris sur des réseaux complexes, calorifugés ou soumis à des contraintes industrielles.
En pratique, une approche efficace consiste à croiser les exigences normatives avec l’usage réel du site. Une bonne signalétique n’est pas seulement conforme, elle est lisible, logique et adaptée au contexte. C’est précisément cette combinaison entre règles, bon sens terrain et clarté visuelle qui fait du repérage de tuyauterie un véritable outil de sécurité, et non un simple marquage décoratif.
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