La signalétique des Jeux Olympiques de Paris 2024 est une illustration exemplaire de l'engagement environnemental à grande échelle. Face aux enjeux croissants de durabilité et de gestion des ressources, le Comité Olympique a mis en place des mesures pour anticiper et réduire les déchets, réutiliser les matériaux, et choisir des solutions écologiques.
En effet, les industries de la signalétique et de l'emballage produisent des tonnes de déchets chaque année, souvent constitués de produits chimiques et de matières plastiques non recyclables. Avec un taux de recyclage encore insuffisant, il est impératif de favoriser l'utilisation de matériaux recyclés et recyclables, afin de réduire l'empreinte écologique de tels événements. Cet article explore les initiatives et les choix stratégiques du Comité pour promouvoir des solutions durables et respectueuses de l'environnement afin d'éviter d'important volume de traitement des déchets.
La signalétique des JO de Paris 2024 est placée sous le signe de l’anticipation, la réduction, le réemploi et la gestion des déchets et emballages.
En effet l’organisation d’un événement, à fortiori les jeux olympiques, génère des fortes dépenses en ressources de tout genre. C’est à partir de ce constat que le Comité Olympique a décidé de mettre l’accent sur le remploi et les solutions bas carbone pour la signalétique des jeux.
Des experts indépendants ont été mandaté pour réaliser une étude comparative sur l’impact environnemental des différents matériaux utilisés en signalétique. Ce sujet est encore très peu documenté à ce jour. Cette étude a servi de socle pour orienter le Comité dans ses décisions en matière de communication, notamment en signalétique. Voici un aperçu de ce rapport : Paris 2024 | communication visuelle : vers des supports plus durables :
Ce rapport a pour volonté d’apporter des indications concrètes et pratiques, afin d’aider les organisateurs d’événements à réduire la production de déchets.
Quand on parle de la signalétique d’un événement, on parle de 7 catégories de produits :
- L’édition
- La panneautique
- Les solutions graphiques souples
- Les supports d’installation
- Les adhésifs et vinyles
- Les revêtements de sol
- Les supports digitaux
De nombreuses matières sont utilisées en signalétique. Cependant, le plastique tient une place prédominante, car 90% des supports utilisés sont réalisés à partir de matières plastiques tel que le polyester ou le PVC.
Le plastique est réalisé à partir de pétrole pur, et est donc responsable d’importantes émissions de gaz à effet de serre et contribuent au réchauffement climatique. Il pose également un problème sanitaire. Il y a donc urgence à trouver d’autres matériaux pour le remplacer afin de protéger nos ressources naturelles.
Il s’agit donc de travailler sur un ensemble de gestes afin de produire plus durablement :
- Choisir des matériaux alternatifs, recyclables, biosourcés, biodégradables ou compostables.
- Intégrer des critères environnementaux dès les premières étapes de conception, pour promouvoir l'éco-conception
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Choisir des matériaux alternatifs, recyclables, biosourcés, biodégradables ou compostables :
Nous nous intéresserons plus particulièrement au secteur de la panneautique et des adhésifs et vinyles :
Panneautique :
- Les produits traditionnels à éviter :
- PVC (Forex)
- Carton plume
- Les alternatives à privilégier :
- Panneau alvéolaire
- Panneau papier
- Carton micro-cannelure (100% de fibres recyclées)
- Panneau en fibre de bois
- Panneau PMMA recyclé, plastiques recylés
- Contreplaqué (100% constitué de fibres recyclées)
Les adhésifs et vinyles :
- Les produits traditionnels à éviter :
- Vinyle
- Adhésif classique
- Les alternatives à privilégier :
- Décalcomanie textile
- Adhésif sans PVC
- Adhésif à base de papier
Les alternatives au vinyle restent des produits difficiles à réemployer ou à recycler. Il est conseillé de limiter l’usage générale d’adhésifs ou de vinyles.
Le bois, le carton et le papier : des matières premières 5 étoiles !
Afin de bien choisir le matériau adéquat, il faut analyser toutes les étapes du cycle de vie d’un produit :
- Extraction matière première
- Fabrication
- Transport/distribution
- Utilisation/consommation élimination/valorisation en fin de vie.
Il s’avère que le bois et le papier ont qui ont un impact environnemental moins important que d’autres matières (émission carbone et recyclabilité).
2. Intégrer des critères environnementaux dès les premières étapes de conception :
Il faut anticiper la fin de vie de produits pour favoriser leur valorisation à l’issu d’un évènement.
Plusieurs possibilités sont envisageables :
- Le réemploi : Solution à privilégier car il augmente la durée de vie d’un produit et donc préserve les ressources nécessaires à sa fabrication. L’anticipation du réemploi en amont de la conception d’un produit augmente de facto considérablement la probabilité de réemploi. Cette économie circulaire est vertueuse à tous les égards. La réutilisation et la seconde vie est une des meilleurs solutions pour limiter la gestion et le recyclage des déchets.
- A défaut de pouvoir réemployer un produit, on peut lui trouver une utilité dans un autre secteur : une bâche promotionnelle peut finir en bâche agricole… On peut également le transformer en produit à forte valeur ajouté (upcycling ) : sac, objet d’art, vêtement, objet textile...
- Pour finir, si aucune de ces 2 solutions ne convient, il faut se tourner vers le recyclage des déchets, en s’assurant bien sûr qu’il existe bien une filière de recyclage pour la matière concernée. Les matériaux, même réemployés plusieurs fois auront toujours une fin de vie. La recyclabilité d’une matière doit toujours être organisée. Les centres de tri sont encore trop peu nombreux et beaucoup de contenants (barquettes, flacons...) ne sont pas recyclable. Le recyclage des plastiques est encore loin d'être systématique.
*Source : « communication visuelle : vers des supports plus durables – sept 2022 – CO 2024 »
Nous avons eu l’honneur d’être sollicité pour fabriquer la signalétique du village des médias du site Olympique.
Conformément aux recommandations du comité Olympique, nous avons exclu les matières plastiques de nos réalisations (à l'exception des étiquettes techniques).
Nous avons privilégié en intérieure le bois et en extérieur le dibond® sérigraphié ainsi que le laiton.
Voici en image nos réalisations :
L'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 marque une étape importante dans la lutte contre les déchets industriels et les emballages plastiques. En privilégiant des matériaux écologiques, recyclables et réutilisables, le Comité Olympique montre la voie à suivre pour des pratiques plus responsables et durables. La réduction des déchets et l'utilisation de matières recyclées sont essentielles pour minimiser l'impact environnemental des événements de cette ampleur. En intégrant dès la conception des critères environnementaux, en favorisant le réemploi et en assurant la recyclabilité des matériaux, Paris 2024 pose les bases d'une nouvelle norme pour l'organisation d'événements, contribuant ainsi de manière significative à la préservation de notre environnement.